Les habitudes et les coutumes
Les Malgaches sont des gens qui marchent beaucoup et tout le temps pour aller d'un endroit à un autre. Quand ils vont dans les villes voisines qui sont à 6 h de route d'ici, voire plus si la pluie a rempli les marigots, ils prennent le taxi brousse, le 4/4 ou le camion de Mr Clément par exemple. Ils s'entassent à l'arrière au dessus des colis, des paquets ou des valises de chaque voyageur.
Le départ est toujours très tôt: 4 h- 5 h du matin. Les galeries sont surchargées, aussi il faut parfois attendre avant de partir que ce soit fait ou refait. Les chauffeurs s'arrêtent très souvent, déposent les gens, en reprennent, donnent le courrier... paient certains passages aux policiers assez discrètement, le billet introduit dans le carnet qu'ils doivent présenter.
Dans les "rues" et sur les pistes, dès 6 h il y a beaucoup de monde, les collégiens avec des blouses de la couleur de leur établissement, des enfants de tous âges, des gens qui partent travailler avec leur coupe coupe, des mamans avec leurs bébés dans le dos et une charge sur la tête... c'est très coloré, assez bruyant et joyeux aussi. Un véhicule doit se faufiler dans cette foule bariolée.
Une activité habituelle dans toutes les familles: le feu. Lucienne qui vit sur le même espace que nous, cherche du bois tous les jours pour faire le feu. Elle cuit le riz le matin, le midi et le soir. Dans le village, on trouve des petits sachets de charbon de bois qui sont utilisés pour mettre dans la "fatapera", (genre de réchaud en terre cerclé par une grosse boite de conserve) cela chauffe vite et longtemps. Nous, nous avons le gaz dans notre case et c'est un luxe car c'est très cher pour eux.
Quand nous décidons de déjeuner dans le village, nous allons dans une gargote. Chez Mme Julienne ou Mme Augustin, il n'y a qu'un plat et il vaut mieux réserver et chez Mme Augustin, à la fin du repas, on nous sert une boisson chaude qui est faite avec l'eau qui a chauffé dans la casserole ou le riz a été cuit et ... un peu brulé; il parait que c'est bon pour les intestins?? moi j'ai mal nulle part donc je m'en passe!
Il y a peu de mariages, car cela est trop coûteux. On appelle les femmes du prénom de leur mari, Mme Clément, Mme Prosper, Mme Augustin, Mme Patrick...
Les coutumes
La religion
Chaque matin vers 5h on entend psalmodier dans le temple voisin puis des chants. Le dimanche c'est toute la journée.. En y faisant un tour, nous voyons une assemblée nombreuse, gaie, colorée et qui chante à tue tête. Il y a beaucoup d'églises à Manompana.
Les défunts . le retournement des morts
Un homme est mort dans la rizière cette semaine et mercredi c'est la cérémonie devant sa case. Il y a beaucoup de monde quand nous passons à midi. Les femmes ont toutes un chapeau et un "lambahoany" -vêtement traditionnel . L'assemblée est assise par terre et un repas fait de riz leur est servi dans des feuilles de ravenala et la petite cuillère faite dans une moitié de feuille (je suis devenue experte pour les fabriquer).
En rentrant après le repas, la cérémonie était commencée devant la case du défunt. Elle est dirigée par les "tangalamena ( les cheveux blancs) " et tous les gens accompagnent le mort au cimetière choisi par la famille mais sans le veuf ou la veuve.
Cinq ans , sept ans? après le décès, il y a la cérémonie du "Famadihana" ou retournement des morts. Le samedi où nous sommes montées jusqu'à l'antenne, dans le milieu du village, il y a un attroupement silencieux autour d'une case. Vincent ,que nous croisons, nous dit qu'il y a un retournement du mort et qu'il ne faut pas faire de photos.
Ce jour là, le tombeau est ouvert et le linceul est changé et les restes du défunt sont portés par les hommes. Il y des danses et après c'est la fête avec repas, rhum... C'est une coutume qui est coûteuse pour les familles.
